Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
07 Dec

« Il était une fois les Boys », une certaine chronique « paroissiale »

Publié par Laurent Leblonf  - Catégories :  #« Il était une fois les Boys » Critique Lido Rimouski

Je vous avoue que, depuis un bon moment, j'avais abandonné les suites des « Boys » de 1997, d'autant que les séries télévisées manquaient de plus en plus de punch. C'en était même navrant.

Ce vendredi, « Il était une fois les Boys » prend l'affiche partout au Québec et il est manifeste que la franchise a repris un certain tonus, avec des approches intéressantes, en décrivant ce Québec de 1967, en pleine suite de la « Révolution tranquille », toujours sous influence du hockey, alors relevé du Canadien et de la Ligue Nationale.

Je m'explique.

Le producteur de toute l'aventure, Richard Goudreau, réalise pour la première fois un film sur le ce thème, ramenant les personnages à leur enfance et à cette réalité qui a encore des souvenirs. aujourd'hui, même si la société, québécoise comme les autres, a évolué (en bien?. À vous de juger).

J'aime cette façon de ramener la chose à sa base, de manière générale, si je puis dire, le hockey étant une partie de la vie des jeunes et ne donnant pas spécifiquement dans la comédie. Avec une certaine émotion. On dirait une chronique familiale et paroissiale.

Richard Goudreau indiquait en entrevue qu'il voulait se rappeler de son enfance et du vécu québécois à l'époque des patinoires extérieures, du Temps des Fêtes, de la Messe de minuit, autant que les aspirations de jeunes Québécois, leur amitié solide et leur amour du hockey, sujets prometteurs, avec l'incidence de la solidarité à construire.

Si les jeunes jouaient dehors à cette époque (les médias sociaux et les ordinateurs sont encore en gestion), il y avait le sens de la famille et de l'implication sociale, au-delà des guignolées ponctuelles d'aujourd'hui, pogné dans l'individualisme.

Sans être totalement dénuée de mélo, cette production décrit, sur un rythme que je qualifierais aussi « d'époque », cette aventure de jeunes qui développent leurs espoirs et leurs ambitions.

Évidemment, le réalisateur, à ses premières armes à ce titre, formule des approches parfois malhabiles, dont la longueur de certaine séquences (le bal ou la venue du policier à l'école, parfaitement inutile, en regard de sa continuité) et le passage rapide de quelques autres (le décès d'un jeune hockeyeur et l'action du « boss », pas trop élaborées, entre autres).

Si son scénario manque manifestement de cohésion, est un peu disparate, heureusement, l'illustration de cette nostalgie du « temps qui passe... mal » et de souvenirs qu'on devrait respecter, permettra à tout amateur de suivre ce genre de chronique au temps de Noël dans une petite ville, un quartier, où tout le monde se connaît.

Ce n'est pas le film du siècle, bien sûr, mais le processus évite, heureusement, de limiter le sujet au hockey, déterminant la vision, personnelle, de Richard Goudreau, acceptable tout de même, à la manière du film d'une époque, de son époque, à travers celle du Québec.

Les comédiens, qui ont meublé la distribution des films d'avant, sont de retour, sous d'autres personnages (un oncle, un père, un professeur), Rémy Girard côtoie Simon Pigeon, qui campe Stan, ou Marc Messier, est le père de Bob (Samuel Gauthier).

Ajoutons MaJassen Charron, Maxime Gibeault, Maxime Desjardins-Tremblay (un Méo efficace) Derek Poissant et William Legault-Lacasse, jeunes comédiens intéressants, qui s'en tirent de façon élégante dans le film.

C'est bon enfant, avec quelques séquences réussies, dans une production qui répondra aux amateurs et qui refile bien l'attrait familial pour ce genre de production.

Malgré tout, j'ai aimé « Il était une fois les Boys », sa certaine naiveté, sa vision nostalgique et son souvenir d'hier, malgré ses erreurs flagrantes et certaines.

Ses rappels m'ont été personnels, laissant peut-être aussi aller ma vision « idéale » du cinéma, pour une fois. Mais, je ne souhaiterais pas une suite.

Marc Ouellette (« Face cachée de la lune », « Napoléon ») en a écrit la musique, alors que Jean-Pierre Trudel pose bien les jalons nécessaires de la prise de vues, classique et « efficace ».

Extrait vidéo: http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=WeQixGHbE6s#t=13.

Cote: trois sur cinq.

Du hockey oui, mais d'autres aventures... (Photo: courtoisie Les Films Séville)

Du hockey oui, mais d'autres aventures... (Photo: courtoisie Les Films Séville)

Remy Girard joue l'oncle de... Stan. (Photo: courtoisie Les Films Séville)

Remy Girard joue l'oncle de... Stan. (Photo: courtoisie Les Films Séville)

Commenter cet article

À propos

Arts et spectacles à Rimouski, Québec, Canada; cinéma et télé