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05 Oct

La belle vérité de « Gabrielle »

Publié par Laurent Leblond  - Catégories :  #« Gabrielle » Lido-Rimouski Cinéma

Ovationné à Paris, avec deux mentions importantes à deux festivals marquants (dont Namur), candidat pour représenter le Canada comme meilleur film en langue étrangère aux Oscars, « Gabrielle » ne laisse personne indifférent.

Ce n'est pas un film braillard, loin d'être un mélo de course rose. Le sujet est parfois cru, traité avec une discrétion que je qualifierais d'éclatante, pour une dramatique bien ancrée dans un sujet très moderne: la vie normale pour des personnes avec handicap mental, alors que la description logique est juste pour tous ceux qui veulent tomber en amour. Et qui tombent tout simplement en amour.

Gabrielle a plus de 20 ans, Martin aussi, et les deux se retrouvent dans une chorale, préparant un concert en compagnie de Robert Charlebois. La réalisatrice, Louise Archambault, place le thème de le droit de vivre ses amours en toutes objectivité, dans un environnement pas toujours idéal, au sens émotif du terme, tout en donnant des caractères précis à plusieurs circonstances.

Autant les parents que les jeunes et les responsables, les spécialistes, la description de « Gabrielle » est logique, précise, profondément ancrée dans le vif du sujet, sans déroger de la route à suivre. La démonstration mérite d'autant que le jeu des comédiens, au-delà des professionnels, est d'une vérité et d'une spontanéité qui transcendent l'ensemble. Avec humour et spontanéité.

Le bonheur se construit envers et contre tous, dans ses convictions et ses arguments fondamentaux. En un mot autant qu'en mille, « Gabrielle » illustre une histoire d'amour dans un environnement thérapeutique, musical, humain de fait, avec des séquences qui marquent l'imaginaire.

Gabrielle Marion-Rivard ne change pas sa gestuelle et sa proposition d'un iota, alors que qu'Alexandre Landry propose un Martin d'autant efficace que c'est naturel et justifié. À ce titre, les deux jeunes amoureux le sont, d'une authenticité qui transporte le film, des premières images aux dernières, alors que les comédiens professionnels, de Mélissa Désormeaux-Poulin à Marie Gignac et Isabelle Vincent, des parents, en passant par Benoît Gouin et Vincent-Guillaume Otis (loin de son rôle dans « La Maison du pêcheur »), qui accompagnent la description avec la justesse qui s'impose.

Le choix des séquences demeure un atout, sur un scénario qui reste logique de A à Z, même si une ou deux demeurent un peu longuettes (le séquence finale au festival de Laval entre autres, même si « Lindberg » de Charlebois, qui fait partie de la distribution et bien, est livré avec une franchise qui ne peut qu'émouvoir). C'est l'humain, si je puis dire, qui domine le tout de belle façon. Du très beau travail, d'autant que les jeunes handicapés intellectuels sont d'une sincérité souvent désarmante, dirigés avec doigté par une réalisatrice, aussi auteure du scénario, à l'affût de toutes les couleurs de la description.

Comme j'ai eu la chance, comme bien d'autres, de voir le « Making of » à Télé-Québec, la compréhension de certaines scènes s'éclaire assez rapidement. Pour dire que le choix de la production demeure rigoureux et totalement actuel.

Comme je ne peux non plus passer sous silence l'excellente prise de vues de Mathieu Laverdière (« Deux fois une femme », « Nuit No 1 »), sensible, claire, même dans les séquences à l'épaule, éclatante au bon moment, respectueuse à d'autres, qui demeure un atout irréfutable de la qualité de cette production, qui ne manque pas aussi rendre hommage à un grand compositeur de chez nous, Robert Charlebois, accompagné au long du film d'une musique très discrète de François Lafontaine.

Cote: 4.5 (sur cinq)

Bande vidéo:http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=gZQ-m9chJBo#t=15

Gabrielle Marion-Rivard joue avec une sincérité désarmante. (Photo: courtosie Les Films Séville)

Gabrielle Marion-Rivard joue avec une sincérité désarmante. (Photo: courtosie Les Films Séville)

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F
Bonne Continuation
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Arts et spectacles à Rimouski, Québec, Canada; cinéma et télé